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 4° SOCIÉTÉ - POLITIQUE
 

 

 

Sommaire


    

 

 

 




  

 

 

       
 

 

 


 



 

 

 

      

 

 

 

 

 

      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sommaire

 

Quelle et la moins mauvaise organisation de la société ?
(question secondaire)

Après avoir étudié longuement la 3ème question de la philosophie, celle du choix éthique, nous pouvons rapidement examiner la quatrième question, celle de la politique, de l'organisation de la société.
La politique (et l'économie qui en dépend) est avec la science et la technique un des trois domaines où la vie quotidienne des hommes a été totalement transformée pendant les quatre derniers siècles.
Ceux qui se plaignent de la situation économique et politique actuelle feraient bien de lire au moins le livre de Bertrand de JOUVENEL : "Du Pouvoir". (Hachette poche 1972)
Malgré cela nous donnerons peu de place à cette question dans notre Histoire car nous sommes persuadés que le bonheur de chacun dépend d'abord de ses choix éthiques et que l'organisation de la société est relativement secondaire. Essayons quand même d'y "entrer".

A- ENTRER DANS LA POLITIQUE
Une question toute simple peut amorcer la réflexion : "Quelle est l'origine de la différence toujours plus grande entre les plus riches et les plus pauvres ? Doit-on y remédier, peut-on y remédier ?"
Imaginons une société où règnerait une très grande liberté individuelle et en même temps une très grande égalité.
Après une certain temps, il n'y aurait plus que la liberté, sans égalité ou une égalité sans liberté.
La description de cette double évolution nous permettra de comprendre les premiers mots du vocabulaire de la politique.

B- LE VOCABULAIRE ÉLÉMENTAIRE
Là où une liberté très grande est donnée, là où il n'y a même pas de salaire minimum imposé, ceux qui sont bien portants courageux au travail  et habiles produisent trop. Ceux qui sont malades, paresseux et malhabiles ne produisent pas assez et demandent une partie de la récolte des autres qui exigent des plus démunis qu'ils rendent deux fois plus l'année suivante. Ce taux d'intérêt est encore pratiqué sous mes yeux à Madagascar. Le plus souvent, les endettés sont encore malades et malhabiles. Leurs dettes augmentent et après quelques années, ils doivent donner leur terre, pour payer leurs dettes. C'est le "LIBERALISME" qui LIBÈRE les prix, les salaires, et la concurrence et aboutit nécessairement à augmenter sans fin l'inégalité comme on peut le voir à l'échelle mondiale où le libéralisme règne encore presque sans limite.
L'autre évolution, nous avons pu l'observer dans plusieurs dizaines de pays : c'est l'imposition du "SOCIALISME" qui impose l'intervention de la SOCIETE pour établir l'ÉGALITÉ entre les habitants d'un pays. Seuls, les plus démunis étaient favorables à l'égalité totale et à l'abolition de la propriété des moyens de production.
Les plus riches et les moins riches y étaient opposés et les nouvelles autorités ont employé la contrainte pour les forcer de toute donner à la Société, à l'État (ce qui souvent signifiait au Parti). Résultat : la liberté avait disparu pour obtenir l'égalité et surtout le sous développement économique.

La forme excessive du socialisme appelée marxisme léninisme, s'est effondrée à partir de 1989. L'intervention socialiste de la société pour limiter l'inégalité qui résulte du libéralisme sauvage est cependant acceptée dans la majorité des pays, mais pas encore au niveau du commerce international.

C- De la politique à l'éthique
Avant de proposer des remèdes à cette inégalité ou au manque de liberté dans les sociétés, il est nécessaire de retourner à l'éthique en posant la question : "Pourquoi n'y a-t-il jamais, dans une société donnée, en même temps une très grande liberté entre les individus et une très grande égalité entre eux ?"
La réponse se trouve dans la violence des désirs, des pulsions et des besoins que nous avons découverte en éthique.
En employant un vocabulaire plus simple, nous parlerons de l'égoïsme sans borne qui existe plus ou moins consciemment en chaque individu et que l'éducation n'a pas suffisamment régulé.
Cet égoïsme est encore plus violent s'il est commun à un groupe face à un autre. Dans toute société, ce qui est naturel, ce sera donc la discorde entre les individus et les groupes, soyons plus précis, ce sera la violence à l'état pur qui existait dans les sociétés anciennes.
Heureusement, nous n'en sommes plus à la nature, mais à la culture, à l'organisation la moins mauvaise de la société.

D- De l'éthique à la politique
On découvre alors que la politique est une intervention progressive de l'éthique dans l'organisation de la société.
On appelle "État" l'ensemble des dirigeants qui limitent la violence entre les individus, par la violence dans le cadre des lois, en la réservant aux représentants de cet État. L'État s'oppose aussi à la violence extérieure des autres États et organise la production, l'échange et le partage des biens, ce qui s'appelle l'économie.
(Le mot "État" désigne également un territoire sur lequel s'exerce une seule contrainte légale.)
Le droit désigne l'ensemble des lois et on en défend la légitimité en employant des arguments de la philosophie morale. (voir Ethique 4 Le conflit entre chaque personne et la société)

E- Le philosophe et la politique
Dans "IDEOLOGIE et TERREUR" Hannah ARENDT a montré que tout système de justification du pouvoir, toute idéologie, toute culture, toute croyance, toute révélation (si elle ne distingue pas le sacré et le profane) est tentée par l'intolérance et la terreur. Nous le verrons tout au long de l'histoire.
                - La "démocratie" d'Athènes condamne Socrate à mort.
                - L'empire romain persécute les chrétiens.
                - Les États chrétiens condamnent des philosophes au bûcher
                - Les États léninistes persécutent les chrétiens.
Inversement tout philosophe, c'est-à-dire tout homme qui prétend répondre personnellement à toute question (même en s'appuyant sur une révélation) sera tenté de s'opposer à tous les pouvoirs.
Tous ceux qui ont du pouvoir de leur côté, sont tentés d'en abuser, ils avancent jusqu'à ce qu'il rencontre une limite selon le mot de MONTESQUIEU.
La solution la moins mauvaise de ces antagonismes a été de limiter les pouvoirs en séparant les trois pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, et en limitant le temps d'exercice du pouvoir par des élections périodiques et l'alternance.

Cela ne s'est pas fait en un jour, et nous pouvons rappeler en quelques lignes quels ont été les débats dans chacune des trois périodes de l'Histoire de la Pensée.
                                       *Dans l'antiquité, la question débattue était celle de la forme du pouvoir.
                                        -Un seul commande : monarchie       
                                        -Les meilleurs commandent : aristocratie
                                        -Le peuple commande : démocratie.

                                       *Pendant la période centrale, l'influence déterminante de la foi chrétienne en Europe fait naître une nouvelle
                                        question : Quel est le pouvoir suprême : celui du pape ou celui de l'empereur ?

                                       *La troisième période est tout d'abord marquée par les cinq révolutions.
                                         En Amérique (1776), en France (1789), en Russie (1918), dans le Tiers Monde (1947-1975), en Europe (1989).

                                        Ces cinq révolutions préparées, nous le verrons, par la réflexion des philosophes ont imposé un peu partout le pouvoir
                                        de la majorité grâce à des élections périodiques, ce qui est la moins mauvaise organisation de la société.

Il est possible, que la question que les philosophes de la politique devront désormais éclairer sera celle des minorités, car il peut exister une "dictature de la majorité".
Autre débat : la distinction de la religion et de la politique qui est très souvent ignorée dans les religions non chrétiennes. Mais, cela nous fait remonter à l'épistémologie et non plus seulement à l'éthique.
Toute réflexion politique profonde nous montre donc son caractère secondaire, dépendant.

***

Un des meilleurs philosophes de la politique, un spécialiste de l'habilité politique et un dictateur célèbre de notre siècle vont nous aider à  laisser cette quatrième question de la philosophie et à réfléchir à la cinquième, celle qui est décisive, celle qui conditionne l'éthique elle-même, mais que nous avons située à la cinquième place.
Les trois citations que nous allons lire, ont été écrites par des hommes politiques âgés. Lorsqu'il se fait vieux, tout homme, même s'il fait de la politique rentre nécessairement  dans la véritable réflexion philosophique. Que chaque lecteur décide s'il en sera ainsi pour lui, ou, si pour éviter un regret tardif, il donnera du temps à ce qui en mérite.

- Un des meilleurs philosophes de la politique, Raymond ARON, a pu dans ses "Mémoires" (Julliard 1983) démontrer qu'il ne s'était pas trompé depuis 50 ans dans ses analyses politiques et économiques.
Et cependant à la page 749, il pose une question :
"En laissant de côté les Églises traditionnelles et en concentrant mon attention sur les religions séculaires, ai-je manqué l'essentiel ? Ai-je eu tord ou erré par mauvaise chance en prenant l'économie et la guerre pour thème de ma réflexion, pour données majeures de notre temps ?"
Cette erreur, ARON en prend conscience juste avant sa mort. Cette erreur est celle de ceux qui se soumettent à l'influence des medias. Mieux vaut en prendre conscience assez tôt.

- Après un spectateur de la politique, voici un spécialiste de la pratique politique, François MITTERRAND qui a réussi à se maintenir quatorze années comme président de la République française.
"Le moment arrive dans toute vie, on le sait bien, qu'une fois dispersées les apparences, les lampions éteints, tout ce qui compte n'était pas là."
Le dernier texte qu'il a publié et qui a été le plus souvent cité au moment de sa mort en 1996 a été une longue réflexion sur l'humanisation de la mort dans le cadre d'une préface à un livre sur les soins palliatifs.

- Enfin, une citation, très brève, d'un autre acteur de la politique : STALINE.
"A la fin, il n'y a que la mort qui gagne".

Cette affirmation, un philosophe la transforme en question : au-delà de la mort y a t-il quelque chose et quoi ?
Cette question dont dépend la décision éthique, le choix du vrai bonheur, cette cinquième question de la philosophie s'impose parfois à nous, s'imposera un jour à chacun d'entre nous comme la seule importante.
Dès à présent nous allons essayer de la  poser vraiment, sans attendre  le jour où elle s'imposera inévitablement.
Qui sait ? Elle a peut-être une réponse ?
Une réponse méta rationnelle peut-être ?
Mais qu'il est peut-être raisonnable d'accueillir après l'avoir examinée attentivement.

suite 5° eschatologie