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 5° MORT - ESCHATOLOGIE
 

 

 

Sommaire


    

 

 

 




  

 

 

   
 

 

 


 



 

 

 

    

 

 

 

 

      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Au delà de la mort y a t-il quelque chose ? Et quoi ?
L'Histoire, le temps ont-ils un sens ?
(question décisive)

Nous en arrivons à la question humaine que j'ai placée en dernière position alors qu'elle est la plus importante, alors qu'elle est décisive et que les réponses des autres questions sont bouleversées selon la réponse qui lui est apportée : "Y a t-il quelque chose après la mort ?
Cette question, la plupart des hommes font tout et n'importe quoi pour l'éviter. Comme elle est la plus difficile, elle est la moins discutée. Cette question, beaucoup d'hommes ne la posent pas mais elle s'impose à eux à l'occasion d'abord de la mort d'une autre personne humaine, surtout lorsqu'il s'agit d'un ami ou d'un parent. La question va se poser un jour  d'une manière nouvelle pour moi et pour le lecteur. Mais ni lui, ni moi nous ne pouvons le comprendre maintenant.

Un petit récit très célèbre  du romancier russe TOLSTOÏ,  intitulé "LA MORT d'IVAN ILLITCH" peut nous faire pressentir un peu ce que je ne ressentirai vraiment que ce jour-là.
"Lorsque dans le regard des autres, je verrai que, d'après eux, pour moi c'est fini, qu'il ne me reste plus que quelques jours ou quelques heures, j'accéderai à une lucidité nouvelle, inaccessible auparavant. Il ne s'agira plus du phénomène biologique de la mort, ni de la question philosophique de la mort en général, ni même de la mort d'un ami, de ma maman, c'est moi-même qui entrerai dans une solitude absolue car personne autour de moi ne vivra à ce moment là dans cette expérience mystérieuse de l'agonie.
Un nouveau point de vue va s'imposer sur mon passé, sur ce qui semblera important encore aux autres et qui ne le sera plus pour moi à ce moment-là..."

Ce récit de Tolstoï qui fait un peu comprendre ces évolutions psychologiques, philosophiques et religieuses de l'agonie est peut-être un des meilleurs textes pour "entrer en philosophie", même s'il se termine d'une manière ironique... D'autres auteurs comme PASCAL, KIERKEGAARD ou tout simplement les quatre Évangiles pourraient nous réveiller du "divertissement" ininterrompu dans lequel sont noyés la majorité des êtres humains. En tout cas, mieux vaut se réveiller le plus tôt possible pour comprendre que cette dernière question est la question décisive.
Car la question centrale de la philosophie : "Que vais-je choisir pour devenir vraiment heureux ?" recevra une toute autre réponse selon que je pense que la mort est un point final, un commencement ou un passage.
Le lecteur qui comprend que cette question est décisive pourra apprécier l'importance des textes de l'Histoire de la Pensée selon le nombre de pages qui y sont consacrées à la mort. MARX y a consacré deux lignes ! SOCRATE en parle tout au long de son Apologie et jusqu'au moment de sa mort.
AUGUSTIN nous rapporte ses réactions devant la mort d'un ami avant sa propre conversion et ses réactions devant la mort de sa mère, après qu'il ait été converti par Dieu à l'espérance. PASCAL s 'appuie sur cette question de l'au-delà de la mort et sur d'autres aspects incompréhensibles de la "condition humaine" pour disqualifier toutes les sagesses purement naturelles et montrer que chacun de nous est contraint de faire un choix qui dépasse la raison. Il est raisonnable de croire, Il n'est pas possible de s'enfermer dans une pure philosophie rationaliste, une pure sagesse naturaliste. PASCAL DISQUALIFIE LE NATURALISME.

PONSES
Toutes les réponses à la question sur l'au-delà de la mort ont en commun, d'être des  croyances, comme l'a constaté le philosophe contemporain LEVINAS : "On ne sait pas, on croit".
1/ Certains disent qu'il n'y a rien après la mort. Ils ne le savent pas, ils le "CROIENT". Ont-il réussi à supprimer en eux-mêmes la soif d'un bonheur sans fin ? cette soif que l'on trouve chez les hommes les plus anciens comme le prouvent les tombes, n'est-elle que désir pathologique ?
2/ D'autres "CROIENT" que l'âme se réincarne dans un autre corps plus ou moins élevé en dignité selon le bien et le mal commis dans la vie précédente.
3/ D'autres "CROIENT" que le défunt pour lequel les rites prescrits ont été accomplis accède à la dignité d'ancêtre.
4/ D'autres "CROIENT" que l'âme est libérée de la prison du corps.
5/ Puis les juifs, les musulmans et les chrétiens "CROIENT" en la résurrection. Le mot croyance suffit pour comprendre que nous avons quitté le domaine de la réflexion philosophique purement rationnelle pour entrer dans le domaine des CROYANCES religieuses. Et nous voyons ainsi que tout homme, s'il veut affronter une réflexion sérieuse concernant sa propre mort doit dépasser les limites des philosophies et entrer dans celui des CROYANCES. Voilà pourquoi cette histoire de la Pensée a reçu comme sous-titre : CROYANCES, PHILOSOPHIES, THÉOLOGIES.

LE TEMPS, LE "SENS" DE L'HISTOIRE
la cinquième partie de la philosophie ne concerne pas seulement l'au-delà de la mort pour chaque personne individuelle mais aussi la question du sens du temps, la philosophie de l'histoire. Mais cette idée du "sens de l'histoire" était inconnue des philosophes qui n'avaient pas encore été en contact avec le judéo-christianisme. Ils étaient tous persuadés qu'il n'y avait "rien de nouveau sous le soleil" mais "un retour cyclique" des choses anciennes sans véritable progrès.
La perfection était dans l'immortalité des astres. Le temps était cyclique et non pas linéaire, le mouvement était perçu comme un mal.
        - Cette idée d'un temps compris comme une ligne qui progresse vers une nouveauté vient du peuple juifs avec l'idée de la venue d'un "Messie" qui est encore attendu avec ferveur par les juifs fervents que nous pouvons rencontrer.
        - Avec la foi chrétienne, l'attente devient celle du Retour du Messie, Jésus.
        - Puis, comme nous le verrons, ce messianisme va se séculariser.
        - Après l'utopie marxiste, on en reviendra au désespoir antique.

                                                                                                   ***

INCONVÉNIENTS ET AVANTAGES DU DÉCOUPAGE EN CINQ QUESTIONS
Au moment de conclure cette première partie de l'exposé préalable dans laquelle j'ai distingué CINQ GRANDES QUESTIONS EN PHILOSOPHIE que l'on retrouve pour chaque croyance, chaque philosophie et chaque théologie, je dois signaler les inconvénients de ce découpage.
Certaines philosophies et certaines croyances négligent telle ou telle question, l'ignorent ou  la posent autrement. La foi chrétienne par exemple n'est pas un système de réponses à nos questions car elle n'est pas une pensée, elle est centrée autour d'une personne, Jésus (voir PCchap1)
Mais je reste persuadé que les avantages de cette structure en cinq questions l'emportent sur  les inconvénients car elle permet une première découverte et facilite la mémorisation. Je veillerai à remédier aux inconvénients en signalant que tel auteur ne répond qu'à telle question ou que tel autre centre sa pensée autour d'une autre.

suite Exposé Préalable