PC
Chap.7
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 L'ORDRE MÉDIÉVAL EN MORCEAUX  1300-1600
 La Philosophie  remise en cause par Ockham

 

 

 

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Pour comprendre la réaction d'Ockham, il faut prendre conscience que beaucoup de professeurs de philosophie à cette époque, ne proposent plus du tout une réflexion sur la recherche du bonheur réel, mais des discussions incessantes sur des mots sans contact avec la réalité quotidienne.
Né en Angleterre, le franciscain Guillaume d'Ockham apparaît très vite comme un esprit clair, critique, audacieux. Avant même d'avoir pu conquérir ses grades universitaires, il est accusé d'hérésie. Il se réfugie  auprès de l'empereur et commence  à écrire des livres contre les papes d'Avignon.

Mais ce qui nous intéresse dans cette Histoire de la Pensée, ce ne sont pas ces disputes entre Princes de la Renaissance, mais les prises de position d'OCKHAM en épistémologie. Le lecteur qui l'aurait oubliée pourra relire la troisième partie de l'épistémologie 1c et intitulée : "Rapports des concepts avec la réalité". Après avoir lu la question et les trois réponses nous pouvons comprendre les conséquences de la première réponse : le nominalisme d'OCKHAM. Seuls les individus existent réellement. Les genres, les espèces, l'essence, l'existence, l'intellect agent, toutes ces "inventions" de la philosophie ne sont que des noms ("nomen" en latin d'où le nom de nominalisme).

"L'homme en général", sans précision de sexe et d'âge n'existe pas. On ne peut rien en dire.
N'existe que Pierre et Paul et des individus très différents.
Les idées générales ne sont que des mots, du déplacement d'air. Ce refus de toute valeur des idées générales ruine toute la philosophie. Il n'y a plus d'ontologie ni d'éthique possibles. Cette épistémologie est suicidaire. Comment sortir de cette impuissance de l'intelligence ?
        - faire confiance aux expériences : cette attitude va favoriser la naissance de la science.
        - pour le reste donner toute la place à la foi. Nous entrons dans le fidéisme : il n'y a rien de valable en dehors de la foi. Ce sera l'attitude de Luther, un des disciples d'Ockham.

  Mais au lieu de lire tout l'Évangile, l'accent est mis sur la toute-puissance de Dieu. Un des disciples d'Ockham, le cistercien Jean de Mirecourt, prétend même que Dieu pourrait faire que le monde n'ait jamais existé. (ontologie)
3° En éthique, même excès. Ce sont les commandements de Dieu qui comptent. Dieu aurait pu rendre obligatoire le vol et l'adultère... Plus rien de rationnel.
4° en politique n'existe que les individus. L'ordre franciscain lui aussi n'est qu'un mot. Quant aux individus qui se disent franciscains, qu'ils deviennent pauvres...

CONDAMNATION ET SUCCÈS
Ockham est condamné en 1339. Mais ses idées rencontrent un grand succès dans toutes les Universités... Ses disciples ont l'impression d'être "libérés" grâce à une simplification générale. Ses idées sont considérées comme la voie moderne "via moderna" (1361 ORESME). Les idées anciennes sont la "via antiqua".
Trop peu "d'Histoire de la Pensée" donnent l'importance qu'elle mérite à cette "révolution épistémologique" d'Ockham. Désormais les idéologies dominantes vont se succéder et vont presque toutes s'accorder sur un point : l'intelligence humaine ne peut atteindre la réalité métaphysique ! mais on peut se consoler en constatant que cette destruction de la philosophie va permettre à la science qui lui était soumise de conquérir son autonomie. Plus tard, la science va enfanter la technique.
La technique enfantera l'économie moderne qui va multiplier les besoins (grâce à la publicité en multipliant par le fait même les insatisfactions...). Mais une fois de plus, nous allons trop vite. Il nous faut d'abord assister à la naissance de la science.

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