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Chap 5


LE SIÈCLE DES LUMIÈRES
               Celles de la raison, celles du Cœur, celles de la Foi.
 

 

 

Sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sommaire

 
L
e siècle qui va de 1700 à 1800 a reçu chez certains historiens une étiquette : "Le siècle des Lumières". Ceux qui ont attribué ce titre lumineux voudraient nous faire croire que durant les siècles qui ont précédé, les hommes ont vécu dans l'obscurité des croyances religieuses, dans "l'obscurantisme" imposé par les autorités ecclésiastique. A partir de 1700, commence d'après eux le temps des "philosophes !" A cette époque, le titre de "philosophe" ne désigne pas les hommes qui recherchent le vrai bonheur, les amoureux de la sagesse mais il est utilisé surtout pour désigner une bande d'écrivains dont le principal souci est d'attaquer d'une manière ouverte ou détournée tous ceux qui représentent une autorité ou un pouvoir, politique ou religieux. Le siècle des Lumières est, d'après eux, le début du bonheur pour tous les hommes. Un "philosophe" français le comte de Volney (1757-1820) claironne la naissance de la Raison : "Chaque homme a son prix, chaque homme a sa raison ! Maintenant que le genre humain a grandi (!!) il est temps de lui parler RAISON. La vérité est une chimère, la religion une imposture". D'après lui, l'Histoire commence ... avec lui !

Stérile
Déjà, VICTOR HUGO (1802-1885) en parlant de "l'aride sol voltairien aux maigres moissons" avait constaté que ce fameux siècle des Lumières avait été plutôt stérile. Mais pendant longtemps, dans les milieux universitaires, il fallait obligatoirement vénérer les trois valeurs de cette modernité, de ce siècle des Lumières, la rationalité, la subjectivité, la démocratie laïque. L'année 1989, avec la chute du mur de Berlin pourra être choisie comme la date symbolique de l'effondrement non seulement du communisme mais aussi des espoirs de la modernité, on parle désormais d'une POST-MODERNITÉ  plutôt désespérée. Même dans les milieux universitaires, des professeurs audacieux osent présenter le siècle des Lumières comme le siècle des Illusions. Ce n'est pas en tout cas dans les écrivains de cette période officiellement glorieuse que j'ai trouvé les philosophes qui peuvent nous aider dans notre recherche du vrai bonheur.
J'en ai trouvé dans les siècles qui le précèdent et dans les siècles qui suivent. Cependant, une "Histoire de la Pensée" doit être complète et nous allons donc énumérer les célèbres lumières non seulement celles du rationalisme mais aussi celles du coeur et celles de la foi. De plus je dois avertir le lecteur que plusieurs philosophes de ces siècles seront présentés dans d'autres chapitres selon un classement logique et pas seulement chronologique.
        - Au chapitre sixième, seront regroupés les "philosophes" dont l'influence a été importante dans l'interminable débat sur l'origine et la valeur de nos idées comme Berkeley, Hume, et Kant qui appartiennent  au siècle des Lumières.
        - Le neuvième chapitre rassemblera tous ceux qui prétendent que la Science va répondre à toutes les questions comme Buffon, Condorcet et Lamarck.
        - Le dixième chapitre rassemblera ceux qui ont plutôt parlé de politique comme Montesquieu et  Adam Smith. Ce classement est discutable, mais m'a semblé préférable pour une première présentation. D'autre part les écrivains que j'ai gardé pour caractérisé ce siècle des Lumières, je les ai groupés en trois catégories, ceux de la froide raison, comme Voltaire, ceux du cœur comme Rousseau, ceux de la foi comme Fénelon.

I. L'ENTREPRISE DE DÉMOLITION NATURALISTE
Lorsqu'on essaie de suivre le mouvement des idées sur plusieurs siècles, en remontant même à la fin de la Période Centrale et en prolongeant  notre regard jusqu'à nos jours, on a l'impression d'assister à un patient travail de démolition où chaque ouvrier enlève laborieusement une pierre. Mais rien de positif n'est proposé pour remplacer la sagesse que l'on détruit.

        - Occam avec le nominalisme détruit la philosophie
        - Luther conteste la tradition et prétend se contenter de la Bible
        - Descartes veut se contenter des évidences mais garde les idées innées et "la religion de sa nourrice et de son roi".
        - Voltaire consacre tous ces efforts à détruire l'Église mais garde "le grand Architecte" une vision de Dieu purement rationaliste.
        - Kant va détruire toute connaissance mais nous imposera le Devoir.
        - Nietszche et Sartre vont tout rejeter pour mettre en valeur "l'Homme".
        - les structuralistes vont démonter l'homme en pièces détachées faites de structures qui le déterminent... Ne subsistent que des choses.

Ayant à l'esprit que le chemin déjà parcouru et le terme vers lequel nous marchons dans cette succession d'auteurs au long des siècles, voyons rapidement le travail de démolition opéré entre 1700 et 1800. Il faut essayer de rendre à chaque siècle ce qui lui revient même si à notre question centrale du choix du bonheur il n'apporte presque rien.

1. Le relativisme historique et géographique
Une première méthode pour ébranler la vision chrétienne du monde est celle des récits de voyages. Déjà Montaigne décrivait les "bon sauvages" qu'il n'avait jamais vus mais qui d'après lui étaient plus heureux que les européens.
De plus la diversité des mœurs montre que chacun a son point de vue. Les voyages montrent "qu'il n'y a pas d'opinions, aussi ridicules qu'elles soient, dont l'esprit de l'homme ne soit capable". Cette constatation ébranle "la croyance en la vérité" en faisant perdre à certains "le peu de religion qui leur restait" écrit La Bruyère. Ce qui est vrai c'est que la découverte des autres philosophies et des autres croyances peut favoriser une recherche incessante d'une découverte toujours plus complète de la vérité mais elle ne supprime pas le choix inévitable qui procure bonheur ou malheur.

2. Voltaire
Voltaire mérite une mention particulière dans cette entreprise de destruction. Sous d'innombrables pseudonymes (son vrai nom était François Marie Arouet) il attaque toutes les autorités. Il est donc contraint de fuir en Angleterre dont il découvre le régime politique plus libéral. Il fait connaître en France les philosophes et les savants anglais. Lorsqu'il trouve un roi qui le favorise comme Frédéric II de Prusse, il séjourne chez lui jusqu'au jour de la dispute. Après avoir attaqué l'Église dans d'innombrables livres et articles il signe un testament, le 2 mars 1778, où il nous apprend qu'il s'est dévôtement confessé : "Je meurs dans la sainte religion catholique". Quel Voltaire faut-il croire, celui des livres anti-chrétiens ou celui de la confession finale ? Malgré la fin pieuse, sincère ou non, il mérite plutôt une place importante dans la succession des RÉDUCTIONS NATURALISTES
        1° Son épistémologie : "La contemplation du grand livre de la nature".
        2° Son ontologie ne voit en Dieu qu'un grand "horloger". "L'univers m'embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait point d'Horloger". "Rien n'ébranle en moi cet axiome : tout ouvrage démontre un ouvrier". "Dans l'opinion qu'il y a un dieu, il y a des difficultés. Dans l'opinion contraire, il y a des difficultés".
Il est bon de remarquer que ce raisonnement tout simple de Voltaire est valable même s'il est de mode d'en rire chez les philosophes comme chez les théologiens. Une montre suppose un inventeur, les galaxies en suppose un autre !.
Et Pascal avait tord d'écrire "non pas le Dieu des philosophes mais le Dieu de Jésus-Christ". Car Jésus parlait lui du "Père qui fait lever son soleil sur les bons et les méchants".
Bien sûr, notre vie est tout autre selon que l'on se limite à une vision rationaliste de Dieu ou qu'on accueille la révélation évangélique. Si l'on se limite à voir en Dieu l'Horloger du  monde on ne cherchera pas en lui son bonheur dans une relation d'amour !
Si on accueille la révélation évangélique de son amour, on trouve une source inépuisable de confiance et de paix.
      3° Y a-t-il une éthique voltairienne qui mérite d'être résumée ? Je n'en ai pas trouvée.
      4° Il y a une politique voltairienne qui consiste à utiliser les croyances religieuses même si on n'y croit pas afin de pouvoir exploiter le petit peuple !!
"La croyance en un Dieu rémunérateur des bonnes actions et punissant les méchants, pardonneur des fautes légères est donc la croyance LA PUS UTILE au genre humain. C'est le seul "FREIN". Voltaire aurait-il donc conscience que son travail de démolition entraîne déjà la déchéance progressive des hommes et veut-il freiner la descente ? D'autres démolisseurs n'ont même pas cette lucidité !

3. Vulgariser par l'encyclopédie
La destruction de l'Église n'est pas affaire d'un homme seul comme Voltaire mais une entreprise collective où la Franc-maçonnerie joue un rôle important. Il s'agit d'une société secrète issue des corporations du Moyen Age et qui veut répandre un rationalisme déiste et cosmopolite par tous les moyens. Il y avait depuis longtemps des rationalistes dans tous les pays d'Europe. Ce qui est nouveau à partir de 1700, c'est une volonté de vulgariser ce naturalisme.
Le moyen privilégié c'est la publication pendant plus de 20 ans d'une série de  volume appelés "l'Encyclopédie" ou "Dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers".
En 1747 le libraire Le Breton avait demandé à Denis Diderot (1713-1784) de traduire la "Cyclopaedia" des Anglais.
Tout ce monde se réunit chez le Baron d'Hol-Bach dont les titres de quelques livres suffisent à révéler les intentions : "Le christianisme dévoilé", "L'imposture sacerdotale", "les prêtres démasqués". Cependant, la volonté d'attaquer la foi chrétienne ne se dévoile pas très clairement. Elle utilise le soupçon, le doute, l'ironie, car la censure royale interdit toute attaque directe contre l'Église. Ce qui rassemble les auteurs de "l'Encyclopédie" c'est une confiance éperdue en la raison. C'est pourquoi Jean Jacques Rousseau que nous devons également présenter se sépare d'eux car il estime que la Raison est aveugle, il croit plutôt aux lumières du cœur, du sentiment. C'est à ces Lumières là qu'est consacrée la deuxième partie de ce chapitre.
 

II. LES LUMIÈRES DU CŒUR
Ce n'est que pour ce chapitre consacré au Siècle des Lumières que l'idée m'est venue de distinguer les auteurs qui font confiance à la Raison et les auteurs qui font plutôt confiance au sentiment. Mais Jacques Chevalier dans le troisième tome de son "Histoire de la Pensée" (que j'ai le plus utilisé pour cette période) remarque à la page 535 qu'on peut faire cette distinction tout au long des siècles. Parmi ceux qui se confient à la Raison on peut citer Aristote, Thomas d'Aquin, Descartes et Bossuet.
Parallèlement à ces grands noms, on peut citer ceux qui se confient plutôt à l'intuition du cœur : Platon, Bonaventure, Pascal et Fénelon. Mais si je devais choisir un seul nom pour ce siècle des Lumières ce ne serait pas un nom d'écrivain mais celui du plus grand musicien de tout les temps Jean Sébastien Bach (1685-1750). Un sondage mondial auprès des musiciens comme des amateurs a effectivement donné la première place à ce musicien allemand.

1. Bach (1685-1750)
Nouvelle surprise pour le lecteur. Le nom d'un musicien a-t-il sa place dans une "Histoire de la Pensée" ?
Dans la deuxième partie de l'Exposé préalable (voir II. Les significations successives du mot philosophie) une "expression" était reconnue comme "philosophique si elle était explicité et abstraire". Mais une nuance était apportée "Nous resterons attentifs à l'expression artistique, spécialement la littérature et la musique". Car à notre question centrale : "Que vais-je choisir pour devenir vraiment heureux" ? la musique suggère des réponses à un nombre d'homme plus grand que certains livres de philosophie qui dorment sous la poussière des bibliothèques. Certaines émotions musicales peuvent jouer un rôle décisif, le jour où il faut choisir une direction dans la recherche du vrai bonheur.
Mais dans ce domaine, l'éducation ou les goûts subjectifs jouent sans doute un rôle encore plus grand que dans l'appréciation des philosophies. Malgré cette limite, puis-je énumérer quelques rencontres personnelles, quelques questions.
Voici donc quelques jalons dans l'ordre chronologique.
- Le chant grégorien, celui du récit de la passion selon Saint Jean, le vendredi saint et tant d'autres morceaux !
- Quelques morceaux polyphoniques de la Renaissance, le belge Roland de Lassus (1531-1594), l'italien Palestrina (1525-1594)
- Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Non seulement les grandes œuvres mais même le "petit livre d'orgue" peut faire naître des prières qu'aucun texte ne peut faire jaillir.
- Une question. Aime-t-on Mozart (1756-1794) parce que sa musique est ordonnée ou aime-t-on l'ordre sous l'influence de Mozart ?
- Quel est le texte qui peut égaler le concerto pour violon de Beethoven ? (1770-1827)
- Ravel (1875-1937), Smetana (1824-1884), Dvorak (1842-104) et tant d'autres qui devraient être mentionnés.
- Un homme de 57 ans peut-il sympathiser avec les rythmes de 1993 ? N'ayant pas de compétence dans ce domaine et étant conscient de la diversité des goûts, je me contente de mentionner ces quelques noms.

2. Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
Cette très courte liste de musiciens n'avait pour but que de rappeler une des expressions des convictions humaines. Une "Histoire de la Pensée" retient plutôt le nom des grands écrivains et "Jean-Jacques" comme l'appellent ses admirateurs est certainement l'un d'entre eux.
De belles phrases exprimant de beaux sentiments dans un ton de sincérité attendrissant, avec la générosité pour les petits, un beau rêve d'égalité pour tous, une confiance débordante envers la Nature ont exercé une influence extraordinaire jusqu'à nos jours.
Rousseau est célébré comme le maître des âmes sensibles, le bienfaiteur de l'humanité, l'apôtre de l'égalité. Kant qui est peut-être encore plus naïf que lui, considère Rousseau comme un maître  :"un des guides conduisant vers le grand but l'ultime perfection, la société des Nations". Certains critiques sont moins enthousiastes : "l'homme qui nous a caché sa turpitude secrète sous le masque le plus épais de l'hypocrisie" celui qui dans les Confessions accuse les autres !
"C'est un fou votre Rousseau, c'est lui qui nous a menés où nous sommes" dit Napoléon. Et de fait, dans le domaine politique,  on peut difficilement trouver un auteur qui a répandu tant de sottises que Jean-Jacques Rousseau ! Sa naïveté l'empêche de comprendre que l'égalité entre les hommes n'est obtenue que dans les dictatures (quelle égalité ?) et que dans la mesure où il y a la liberté il y a inégalité. Et qu'il n'y a donc pas de bon régime politique. Rien n'est plus faux que sa théorie selon laquelle "l'homme naît bon et la société le rend mauvais". L'observation aurait pu lui faire comprendre que l'homme naît mauvais et que la société le rend hypocrite. Seul un État fort peut limiter les désordres ! Un fait de sa vie suffit à relativiser ses belles phrases : il a cinq enfants  et les abandonne à l'organisation des enfants trouvés ! Si tout le monde en faisait autant, qui s'occuperait des enfants de Jean-Jacques ? Comme réponse à toutes les questions de la philosophie Rousseau répond par le sentiment de la Nature .

1° "j'ai refermé tous les livres. Il en est un seul, ouvert à tous les yeux. C'est celui de la nature. C'est dans ce sublime livre que j'apprends à servir et à adorer son divin auteur". On trouve ainsi des écrivains qui écrivent qu'ils ne faut pas lire de livres mais ils en ont beaucoup et ils en écrivent eux-mêmes !
2° "Conscience ! instinct divin ! Immortelle et céleste voix. Juge infaillible du bien et du mal qui rend l'homme semblable aux dieux". Ceux qui aiment la belle littérature verseront une larme. Ceux qui regardent les hommes tels qu'ils sont constateront que la conscience de certains ne suffit pas à les rendre infaillibles !
4° Plusieurs historiens de la philosophie lui donne une importance en philosophie politique. En fait, il ignore complètement les mécanismes politiques élémentaires et ne propose que des rêveries. Il est responsable de l'explosion de sensiblerie populaire de la révolution française. Un de ses disciples Barbeuf parlera de "l'égalité dans la mort" au beau milieu de la terreur, fruit  de l'imagination généreuse de Rousseau. Autre domaine où il est célèbre, celui de l'éducation. Il est le chef de file de tous les éducateurs qui prétendent qu'il faut laisser faire la nature, et abandonner les enfants à leurs caprices. On peut penser au contraire que l'homme se différencie de l'animal par la culture qui , certes respecte la nature, mais la développe par un effort volontaire. L'abandon à l'instinct et à l'instant ne rend pas heureux. Avec Rousseau il n'y a pas seulement réduction naturaliste. On se demande en le lisant s'il ne réduit pas l'homme à l'animal. Dans ce sens il y a des disciples parmi les philosophies contemporaines.

III. LES LUMIÈRES DE LA FOI
Le siècle des Lumières ne se réduit pas aux lumières de la froide Raison et aux Lumières généreuses du Sentiment. Pendant ce siècle, il y a aussi le témoignage des Saints.
Cependant, avant d'énumérer quelques-uns de ces témoins, il faut reconnaître que l'Église catholique est alors affaiblie par le spectacle donné par les papes choisis sous la pression des rois d'Autriche, de France ou d'Espagne et qui sont trop préoccupés de garder les États pontificaux.
C'est à la fin du siècle précédent qu'à lieu la querelle du QUIÉTISME. Du mot latin "quies" repos, on désigne ainsi une doctrine spirituelle qui insiste sur l'abandon passif du chrétien face à l'action de Dieu et prétend que l'on peut aimer Dieu d'une manière totalement désintéressée même si cet amour ne devait pas nous rendre heureux.
Dès le tout début de l'introduction générale c'est la morale du bonheur qui est au contraire présentée comme la plus réaliste. Cependant, les attaques de BOSSUET (1627-1704) contre le quiétisme de FÉNELON (1651-1715) vont aboutir à une défiance totale vis à vis de la MYSTIQUE et à une dérive vers l'INTELLECTUALISME. La vie spirituelle chrétienne sera réduite pendant longtemps à des pensées et à des abstractions.

Jean-Baptiste de la Salle (1651-1719)
Plus importante pour l'avenir, la fondation des Frères des écoles chrétiennes par Jean-Baptiste de la Salle.
- C'est la première congrégation religieuse de laïcs enseignants.
- Son supérieur n'est pas un prêtre.
- Grâce à ces écoles, des pauvres reçoivent un enseignement parfois meilleur que celui des enfants riches.

Trois saint parmi beaucoup d'autres
On ne peut citer tous les noms de ceux qui témoignent d'une manière vivante de l'actualité permanente de la Révélation évangélique. On peut choisir trois noms :
- GRIGNON DE MONTFORT (1673-1716) qui, même ne dehors des congrégations qu'il a fondé, est célèbre pour la vénération qu'il porte à la Vierge Marie.
- ALFONSE MARIE DE LIGUORI (1699-1787) fonde la Congrégation du Très Saint Rédempteur et défend une morale anti-janséniste.
- BENOÎT LABRE (1748-1783) est un cas inhabituel parmi ceux qui ont été canonisés dans l'Église catholique car il a passé une bonne partie de sa vie à vagabonder et à mendier.
La diversité est donc très grande dans la manière de comprendre et de vivre la Révélation évangélique.

Épistémologie
La plupart des historiens de la Pensée ne signalent pas ces mouvements religieux et toute leur attention est concentrée sur un débat philosophique qui a son centre chez Emmanuel Kant. Ce débat est aussi ancien que la philosophie et il s'est prolongé jusqu'à nos jours. Il s'agit de celui de l'épistémologie dont les développement sont résumés dans le sixième chapitre.

suite TP chap. 6