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chap 1

                                                  
Les 10 premiers progrès de l'humanité
   
...agriculture...écriture...démocratie...
 

 

 

Sommaire


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sommaire

 

Ce premier chapitre sera le plus court, même s'il couvre la période la plus longue puisqu'il commence par l'apparition sur terre des premiers hommes et se poursuit jusqu'à l'apparition de la démocratie grecque.
Le motif de cette brièveté du texte est l'absence de documents qui conduit certains de nos contemporains à oublier que les premiers progrès de l'humanité ont été les plus  importants.
Sans les premières découvertes, les inventions actuelles n'auraient pas été possibles.
Bien sûr, les noms des principaux inventeurs du passé ont été oubliés mais on devrait peut-être élever des statues en l'honneur des grands inconnus qui ont inventé l'agriculture, l'écriture, la démocratie. Ce sont  les trois progrès les plus importants parmi les dix que nous allons énumérer.

I. L'homme
Il est préférable de ne pas indiquer la date même approximative de l'apparition  du premier homme. Il faudrait auparavant se mettre d'accord sur la différence entre l'homme et l'animal.
        1/ La présence des outils révèle la première différence : l'effort du travail.
        2/ La présence d'une tombe révèle la réflexion sur la mort, l'au-delà de la mort
        3/ Enfin les anthropologues prétendent qu'une troisième caractéristique apparaît dans les sociétés les plus archaïques : l'interdit de l'inceste. Partout les relations sexuelles avec la mère et la soeur sont considérées comme un motif de rejet et même de mort. Le troisième signe d'humanité est donc une certaine dose de choix moral, de régulation des désirs.

II. Le feu (-350 000)
Les grands atlas de l'Histoire Mondiale "Encyclopaedia Universalis" (Albin Michel 1985) nous permet de choisir les grandes étapes des progrès humains.
C'est en Chine que des hommes ont réussi pour la première fois à garder et même à produire le feu, grâce sans doute au frottement rapide de deux morceaux de bois comme le font encore les pygmées d'Afrique centrale.

III. La pierre taillée (-100 000)
Étape suivante : la pierre taillée pour être utilisée comme outil. A cette époque, chasse, cueillette et pêche procurent la nourriture. Cela entraîne un déplacement incessant des clans. Tous les hommes sont alors nomades.

IV. L'agriculture (-8000)
Un immense progrès est accompli le jour où un homme a l'idée de garder des semences et de les semer ! L'agriculture est un pas décisif de la "culture" c'est-à-dire  "dans le développement volontaire des possibilités offertes par la nature".
Premières cultures : celle du blé en Mésopotamie et en Égypte, celle du riz en Asie et celle du maïs en Amérique.
L'agriculture suppose une observation préalable des rythmes saisonniers. Dès cette époque les progrès "techniques" dépendent du progrès de la connaissance "scientifique".

V/ L'élevage (-7000)
 Progrès suivant, l'élevage des boeufs, des moutons et plus tard des porcs.*

VI. L'irrigation (-4000)
Le progrès suivant nous donne l'occasion de découvrir la théorie du "DEFI" de l'historien anglais ARNOLD TOYNBEE auteur de "l'HISTOIRE" (éditions Elsevier, Bruxelles 1978). Il tente de montrer ce qui favorise la naissance et la croissance des civilisations et ce qui peut provoquer leur mort.
LE DÉFI
D'après cet historien, la naissance d'une civilisation est favorisé par la présence d'une difficulté qu'un groupe humain doit vaincre. Cette difficulté constitue un "défi" bénéfique, car un fois cette difficulté surmontée, le groupe en question est entraîné pour le progrès suivant.
Là où au contraire, des hommes peuvent survivre sans trop travailler en cueillant des fruits sauvages ou en arrachant diverses racines comestibles, on constate une stagnation dans des coutumes ancestrales pendant des millénaires comme on peut le constater encore de nos jours.
D'après TOYNBEE, il est donc faux de croire que certains peuples ont progressé parce qu'ils ont été favorisés par un contexte climatique. D'après lui, c'est souvent une difficultés particulière qui a condamné un groupe humain à inventer une nouvelle manière de vivre.
Ainsi, c'est sans doute le surpeuplement autour des cinq fleuves -le Nil, le Tigre, l'Euphrate, l'Indus et le fleuve jaune- qui a occasionné l'invention progressive de l'irrigation, la maîtrise de l'eau par la construction de digues et de canaux, en Égypte et en Mésopotamie tout d'abord.
Ce système complexe d'irrigation exige du temps et surtout une organisation du travail et donc de la société.
Nous avons là une origine de la naissance des premières villes et des premiers États (le premier calendrier de 365 jours, date de -4224 avant le Christ).

VII. La roue - La voile (-3500)
Nous pouvons choisir comme septième progrès l'invention de la roue en Mésopotamie et celle de la voile en Égypte.
Dans certaines régions encore actuellement, on n'en est pas encore à la charrette, même si des automobiles traversent ces régions sans modifier vraiment leur culture.

VIII. L'écriture
Le progrès décisif suivant est l'invention de l'ÉCRITURE avec les étapes successives de l'image, puis, du symbole, puis de la syllabe et enfin les lettres de l'alphabet.
Cinq pays méritent une mention : L'Égypte vers -3000 avec les hiéroglyphe, la Mésopotamie en -28000 avec l'écriture cunéiforme en forme de coins, la Syrie avec l'alphabet cananéen en -1800, la Chine avec les pictogrammes et à la même époque sans doute, la Crète avec l'alphabet phénicien vers 1500.
L'écriture va permettre la transmission des connaissances à travers les continents
Entre l'an -1000 avant Jésus-Christ et l'an +500 les échanges seront fréquents.
entre +500 et +1500 il y auro plutôt fermeture entre les régions du monde.

IX. La métallurgie (-3000)
Le cuivre en -8000, l'or -5000 et le fer météoritique étaient déjà martelés à froid mais la fusion des métaux -300 permet la fabrication d'armes et d'outils nouveaux.

X. La ville, l'état, la démocratie
Alors que dans certains village du Tiers-monde, la population est encore très homogène, puisque tous les habitants se disent descendant d'un même ancêtre et y pratique le même métier, dans les villes de l'antiquité, il y a déjà une très grande diversité des métiers grâce à la division du travail. Il n'y a  pas seulement des agriculteurs mais aussi des soldats, des commerçants, des enseignants... Les diverses classes de la société, les diverses races qui parfois coexistent, cherchent chacune leur intérêt. Pour limiter la DISCORDE, apparaît la nécessité de l'ÉTAT. Ce mot désigne le groupe de dirigeants qui, par la violence plus ou moins limitée par les lois, ("VIOLENCE LÉGITIME", "CONTRAINTE LÉGALE") fait régner un ordre au profit d'un groupe ou d'un autre. Le mot ÉTAT désigne également le territoire où une même autorité monopolise l'emploi de la violence légitime.

DEUX FORMES D'ORGANISATION POLITIQUE 4°

Ce qui est important pour l'Histoire de la Pensée, c'est la distinction entre deux grandes formes d'organisation politique pendant l'antiquité.
1/ Despotisme oriental
 Dans la majorité des cas, un empereur règne en maître absolu sur un très grand territoire. C'est le despotisme oriental avec les cinq empires que connaissent les lecteurs de la Bible. Pour chaque empire prédominant, retenons le nom d'un empereur :
- Égypte avec le pharaon Ménès (-3000)
- Babylone avec Hammourabi (-1750 -1670)
- Assyrie avec Sennakerib (-704 -681)
- Neobabylonie avec Nabuchodonosor (-604 -562)
- Perse avec Cyrus (-550)
2/ Démocratie grecque
Une autre forme d'organisation de la société va favoriser le progrès de toute l'humanité dans de très nombreux domaines : il s'agit de la démocratie grecque. Malgré les différences avec ce  que nous appelons de nos jours démocratie, ce système est très différent du despotisme oriental qui règne non seulement  au Moyen Orient mais dans toutes les civilisations de cette époque. Voici cinq éléments qui favorisent l'autonomie de chaque cité et de chaque citoyen et donc l'AUTONOMIE DE LA PENSÉE.
        1- Chaque cité est totalement indépendante. Retenons le nom de trois d'entre elles : Athènes, Sparte, célèbre par son organisation militaire et Thèbes.
        2- Le pouvoir dans la cité n'est pas concentré dans les mains d'un dictateur mais tous les citoyens peuvent donner leur avis sur le gouvernement de la cité. Il ne faut cependant pas oublier que les esclaves constituent  la moitié de la population. Ni eux ni les femmes n'ont rien à dire. Malgré cela, il y a quand même dix pour cent de la population qui participe aux choix des dirigeants.
        3- Ce qui est important pour  notre "Histoire de la Pensée", c'est que chaque citoyen peut apprendre à défendre ses idées en public et plus  profondément RÉFLÉCHIR D'UNE MANIÈRE PERSONNELLE ET ARGUMENTÉE;
        4- les spectacles changent également de thèmes. Alors que HOMÈRE (-850) dans ses poèmes (l'ODYSSEE et l'ILIADE) décrivait les aventures des dieux et des déesses, les nouvelles tragédies grecques comme l'OEDIPE de SOPHOCLE (-400) décrivent des drames humains de personnes individuelles.
        5- C'est également l'individu qui essaie de remporter la victoire aux jeux olympiques inaugurés en 776 avant le Christ et qui auront lieu jusqu'en 393 après le Christ.
Tout cela contribue à l'autonomie de la personne individuelle et d'une manière plus ou moins indirecte à la réflexion philosophique personnelle.

VICTOIRE ET DÉFAITE DE LA DÉMOCRATIE
Les empereurs perses ne peuvent comprendre que quelques villes grecques indépendantes où, de plus chaque citoyens  peut donner son avis, osent résister à leur empire qui réunit des millions d'hommes et qui envoie des centaines de milliers de soldats en Europe pour les soumettre.
La guerre est déclanchée entre l'empire perse  et la démocratie grecque. L'empereur perse Darius est vaincu à la bataille terrestre de Marathon en -490 et son successeur Xerxès est vaincu à la bataille navale de Salamine en -480.
N'étant plus accaparés par des besoins matériels, étant libérés de la menace étrangère, n'étant plus soumis aux pressions d'une famille ou d'un clan, les PERSONNALITÉS GRECQUES vont innover dans tous les domaines : poésie, (Pindare), tragédie (Sophocle), histoire (Hérodote), médecine (Hippocrate), philosophie (Socrate).
Les oeuvres écrites à cette époque en Grèce vont contribuer à la formation des hommes jusqu'à  nos jours.
Malheureusement, l'alliance temporaire des cités grecques qui avait permis de résister à l'impérialisme perse fait place à la guerre entre les cités et à la victoire de Sparte contre Athènes en -404 avant le Christ.
Quelques dizaines d'années plus tard, un roi de Macédoine (au nord de la Grèce) ALEXANDRE LE GRAND (-356, -323), soumet toutes les villes grecque à son empire qu'il étend jusqu'en Égypte, la Perse et l'Inde. Il y répand la culture grecque.
Même lorsqu'en 146 avant le Christ, la ville de Rome impose sa suprématie politique à la Grèce et ensuite à tous les pays autour de la Méditerranée, "la Grèce asservie conquiert son sauvage vainqueur" comme l'a très bien dit HORACE, un poète latin.
Ainsi donc, l'Histoire de la Pensée connaît un nouveau commencement chez les grecs grâce à l'autonomie relative des cités et des citoyens. Mais nous devons cependant énumérer sept système de pensée antérieurs à la philosophie grecques avant de donner les grands noms de cette philosophie.
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